Schéma simplifié de l’identité numérique

Je viens de réaliser un schéma sur l’identité numérique avec comme objectif d’expliquer le concept à des néophytes (en fait des enseignants). Je ne vais pas le présenter tel quel mais je vais le construire sur un tableau afin de ne pas dérouter par les partis-pris iconographiques. L’identité numérique se construit dans une relation tri-partite. Il est important dans un premier temps de l’inscrire dans la relation. C’est le triangle qui va permettre de mettre en perspective le processus de personnalisation et son objectivation dans l’identité, qui est toujours une représentation. Tripartite : nous avons donc un « je » que je représente par le regard de profil, en bas à gauche de celui qui voit. Nous avons aussi une plateforme qui est au sommet du triangle, représenté par un oeil tout puissant. L’analogie avec la divinité est voulue. La plateforme sait tout, vois tout, peut tout. Enfin le troisième acteur de cette relation est l’autre représenté par le regard cubiste de la femme se peignant de Picasso. Ce que je veux montrer, c’est que l’autre, et donc moi pour l’autre, sont des constructions, des approximations issus d’échanges interpersonnels ou collectifs. Sur la relation moi/plateforme, on peut noter deux flèches qui se répondent. La première c’est le désir que je projète sur la plateforme : désir de communiquer, désir grégaire, désir d’efficacité etc. Et sur la flèche descendante, c’est le plaisir que j’en retire de la production de contenu ou de l’utilisation des outils. Chacune de ces deux flèches est doublée par le modèle économique sous jacent : gratuité des outils contre données personnelles. Sur la relation Moi/autre, c’est classiquement le processus de communication interpersonnel qui permet d’affirmer : « je connais et je reconnais »et « je suis connu et reconnu ». A ce processus de communication interpersonnelle s’ajoute un processus de communication à destination d’une communauté égo-centrée choisie. Je rentre alors dans une relation médiatique à destination d’une audience. Ce qui est au coeur, c’est ce grand « C » pour contenu que j’échange et que je partage, que je mixe et transforme. Ce contenu est un objet d’échange dans une transaction dans laquelle passe de l’identité mais aussi de l’apprentissage. Aux alentours, les grands « T » renvoie à la notion de traces que l’on pourrait voir comme des unités élémentaires d’interactions. Lesquelles sont des traces techniques (clic, défilement…) ou de communication (un status, une image). Ce qui importe alors, c’est l’agrégation de ces traces qui vont construire un profil. Que l’agrégation soit le fait d’un processus de social engeeniring, d’un moteur de recherche, d’une reconstruction, d’une négociation ou d’un projet affirmé du « je ». L’ensemble est inclus dans ce rond qui est celui de la plateforme, à la fois espace, dispositif de communication, agora et dans laquelle public et privé s’interpénètre. Ce rond est un espace englobant, totalisant et fermé qui vise à rendre captif ces usagers. Il faudrait alors envisager ce schéma dans un schéma plus vaste constitué d’autant de bulle que de plateforme avec quelques bulles de dimension mondiale et aux intentions hégémoniques.